Pourquoi Édouard Philippe est le nouveau Jean-Jacques Rousseau

Publié le par Causeriesdusoir

Edouard Philippe

Edouard Philippe

     Récit détourné d’une vie, dans Des Hommes qui lisent, Édouard Philippe se livre en filigrane et nous dévoile son existence au travers de la littérature et des livres qui l’ont marqués.  «Les livres relient les hommes. Derrière ce qui ressemble à une formule, il y a une réalité, particulièrement évidente dans mon histoire familiale, dans ma vie.» écrit l’homme politique. Avis aux lecteurs qui jusqu’à présent ont mis de côté les quelques 861 pages des Confessions, ils n’auront qu’à se tourner vers cet essai du premier ministre. Les deux hommes politiques piqués de littérature, -à moins que ce ne soit l’inverse-, semblent avoir plus de points en commun qu’il n’y parait.

Deux passionnés de littérature :

Dans la bibliothèque de Jean-Jacques Rousseau, se côtoient les plus grands : Bossuet, Plutarque, Nani, De Fontenelle. Chez le lecteur de Matignon, qui cite Lucien Jerphagnon, John le Carré, Paul Auster et le Britannique R.J. Ellory, les livres sont plus policiers…

« Ces lectures, prises sur mon travail devinrent un nouveau crime. Je lisais en allant faire mes messages, mon maître m'épiait, me surprenait, me battait, me prenait mes livres » confesse Rousseau. On imagine, sans peine, Édouard Philippe dévorant discrètement, dissimulés dans ses classeurs ses romans policiers pendant les conseils des Ministres.

Le récit d’une histoire familiale

Jean-Jacques Rousseau évoque volontiers sa petite enfance. Fils d’un horloger lettré, qui lui apprend à lire : « Nous nous mîmes à les lire après souper mon père et moi.». Un élan de nostalgie que l’on retrouve chez le premier ministre. C’est son père, proviseur, qui l’initie à la lecture. « Il me convoqua a table et me demanda de lire la page d’un livre qu’il avait ouvert ». Le destin des deux hommes est en marche.

De véritables combats politiques

La littérature sera politique ou ne sera pas. Chez Jean-Jacques Rousseau, les romans imaginaires sont très vite abandonnés pour des ouvrages historiques, qui forgent son esprit citoyen et son goût de la lutte. Chez Édouard Philippe, La Fontaine est le prétexte pour disserter sur les primaires de la droite et du centre de 2016. Il fait part de son goût pour des auteurs politisés : Châteaubriand, Mo

ntherlant, Péguy et Malraux.

Et de la littérature politique découle l’engagement politique. Le premier ministre veut instaurer une politique de la lecture et revient à de multiples reprises sur le mouvement « Lire au Havre » qu’il a lancé. Édouard Philippe reprend le flambeau de  Jean-Jacques Rousseau philosophe des Lumières luttant âprement contre l’obscurantisme. «Ce que savent les philosophes, le peuple doit le savoir». Ce que lit Édouard Philippe, le peuple doit le lire.

 

Des Hommes qui lisent est un véritable monument littéraire. Un brillant vernis de culture enrubannée avec de belles phrases prêtes-à-penser: « La vraie mémoire du lecteur est sa bibliothèque », « Je suis le produit des livres que j’ai lu ». Elles ne parviennent pas à masquer une écriture plate et  conventionnelle qui manque de fluidité.

Des tentatives d’humour peu abouties, une publicité mal déguisée pour son travail de maire au Havre, et pour ses deux romans policiers publiés en quatre mains avec Gilles Boyer. 

Et à Édouard Philippe de conclure: « Tout le monde a quelque chose à dire. Et bien souvent cela n’a pas grand intérêt. »

Informations Pratiques : Des hommes qui lisent par Edouard Philippe, Editions JCLattès, 150 pages, 15.00

 

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